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Pourquoi le casting de la série Mission: Impossible déteste le film ?

Pourquoi le casting de la série Mission: Impossible déteste le film ?
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En trahissant ses racines télévisées, Mission: Impossible s’est réinventée en une saga cinématographique culte.

Tl;dr

  • L’adaptation cinématographique de Mission: Impossible a rompu brutalement avec la série originale, provoquant la colère et le rejet des acteurs historiques.
  • Le film de 1996 a inventé le personnage d’Ethan Hunt et trahi celui de Jim Phelps, marquant une transformation radicale vers un blockbuster centré sur l’action.
  • Malgré cette rupture, la franchise a connu un succès mondial durable, éclipsant largement ses origines télévisées.

Un virage inattendu pour une saga culte

Près de trente ans après le premier opus cinématographique, la saga Mission: Impossible demeure l’une des franchises phares du cinéma d’action. Pourtant, derrière son succès planétaire – plus de 450 millions de dollars engrangés pour le film de Brian De Palma en 1996 – se cache une rupture radicale avec ses origines télévisuelles, qui n’a jamais vraiment été digérée par les figures historiques de la série.

L’adaptation ciné, un choc pour les anciens

Quand le projet a été lancé, beaucoup pensaient retrouver l’esprit du show des années 1960. Mais la réalité fut tout autre. Le long-métrage prend une liberté saisissante : il invente le personnage central d’Ethan Hunt, incarné par Tom Cruise, et transforme le héros emblématique de la série, Jim Phelps (joué alors par Jon Voight), en traître machiavélique. De quoi provoquer l’indignation des acteurs originaux. Peter Graves, visage historique de Jim Phelps, confiait son amertume dans les colonnes du Guardian : « Je suis désolé qu’ils aient choisi de l’appeler Phelps ». Il ajoutait que tout aurait pu être évité si le film avait simplement écarté son personnage ou donné un autre nom à celui campé par Jon Voight.

Pour certains membres du casting d’époque, l’amertume fut telle qu’ils ont refusé toute association avec ce nouveau chapitre. L’un d’eux aurait même quitté la salle avant la moitié du film, qualifiant cette adaptation « d’abomination ». Quant à Martin Landau, il déclina toute proposition pour reprendre son rôle de Rollin Hand sur grand écran. Ce dernier évoquait même une première version du script où toute l’équipe originale devait être éliminée une à une.

D’un héritage télévisuel à un blockbuster moderne

Malgré quelques clins d’œil — comme le mythique thème composé par Lalo Schifrin ou la mécanique des missions impossibles délivrées par voix off — la saga a rapidement pris ses distances avec ses racines. Dès le premier film, on sent que la priorité va au spectaculaire et à l’adrénaline, bien loin des intrigues chorales et stratégiques qui faisaient le sel des sept saisons initiales.

Pour comprendre cette mue, il suffit d’observer l’évolution des séquences cultes : là où l’on assistait jadis à un vol tendu dans les locaux de la CIA, les suites mises en scène pour Tom Cruise misent sur des cascades toujours plus extravagantes – parfois au péril réel de leur acteur principal. Ce choix assumé a définitivement ancré Ethan Hunt dans l’imaginaire collectif et contribué à faire oublier qu’à l’origine… il n’existait tout simplement pas.

Rupture assumée et succès incontesté

Finalement, si la franchise a pu décevoir voire froisser ses créateurs historiques, elle s’est métamorphosée au fil des films en un mastodonte hollywoodien qui semble aujourd’hui ne devoir rien à sa source télévisuelle – hormis quelques accords reconnaissables dès les premières secondes du générique. Reste ce paradoxe : beaucoup ignorent encore que le mythe Ethan Hunt est né sur grand écran… et non devant leur poste de télévision.

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